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octobre 31, 2024
Agriculture ( Les "gagnants" du changement climatique sont rares, le café éthiopien pourrait en faire partie )
À l'aide de modèles, un chercheur montre que la surface totale adaptée à la caféiculture en Éthiopie pourrait augmenter de 30 à 45 % sur les 60 prochaines années, sous l'effet du changement climatique. La progression des ravageurs et des maladies des plantes n'est toutefois pas prise en compte…
Le berceau de l'Arabica n'a pas dit son dernier mot ! Alors que le changement climatique commence déjà à frapper de plein fouet les communautés agricoles d'un continent à l'autre, l'Éthiopie, parmi les plus grands producteurs de café au monde, pourrait-elle – à l'inverse – voir son industrie caféière se développer ?
Si la question se pose avec le plus grand sérieux dans ce pays d'Afrique de l'Est, c'est parce que le café y est à la fois une tradition profondément ancrée et une ressource économique majeure à travers l'exportation – ainsi, ce produit d'exception fait vivre un habitant sur cinq.
Asnake Adane, chercheur au département de Géographie et d'Environnement de l'université Wollo située à Dessie, dans le nord du pays, a donc modélisé l'impact probable du changement climatique sur la caféiculture éthiopienne, publiant ses résultats le 23 octobre 2024 dans la revue PLOS One.
Du café sur les hauts plateaux éthiopiens ?
En examinant les 60 prochaines années à l'aide de modèles "bioclimatiques", combinant les projections en termes de changement climatique (températures moyennes, minimales et maximales ; précipitations) avec les préférences biologiques – la "niche écologique" – du caféier, le chercheur indique que certaines zones de culture actuelles de l'Arabica sont vouées à disparaître.
En revanche, de vastes régions des hauts plateaux éthiopiens pourraient acquérir des conditions favorables. L'un dans l'autre, la surface totale propice à la caféiculture en Éthiopie devrait par conséquent augmenter de 30 à 45 %, calcule-t-il.
Toutefois, le chercheur éthiopien précise que ces modèles ne tiennent pas compte des "effets secondaires" potentiels du changement climatique, tels que la propagation des ravageurs et des maladies affectant le caféier. L'industrie caféière, estime-t-il, pourrait néanmoins s'adapter – à condition qu'elle "se prépare correctement à ce qui l'attend."
La déforestation se poursuit
La production de café en Éthiopie a déjà augmenté au cours des 25 dernières années, note par ailleurs l'auteur. Une évolution qui a été attribuée à l'expansion des zones de production plutôt qu'à l'augmentation des rendements sur les terres existantes.
"Cela implique une expansion de la zone de production du café ; néanmoins, la cause et l'étendue de cette expansion restent floues", admet-il.
Malgré quelques "succès notables" du pays abyssin en matière de restauration des paysages, les "taux élevés" de déforestation et de dégradation des sols menacent les ressources naturelles dont dépendent de nombreux Éthiopiens, analyse de son côté le World Resources Institute, à l'origine de rapports annuels sur la perte de forêts dans le monde.
L'Éthiopie possède pourtant un nombre estimé de 6 000 espèces de plantes vasculaires dont 10 % sont endémiques, ainsi que 284 espèces de mammifères sauvages et 861 espèces d'oiseaux, recense le projet BIODEV2030. Parviendra-t-elle à concilier l'art du café et la préservation de son exceptionnelle biodiversité ?
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