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novembre 04, 2024
Environnement ( Changement climatique risque d'inondations )
-----Le changement climatique, combiné à une urbanisation rapide et souvent mal planifiée, augmente considérablement les risques d'inondations dans de nombreuses régions du monde. L'augmentation des températures entraîne la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer, tandis que les phénomènes météorologiques extrêmes – comme les précipitations intenses et les tempêtes – deviennent plus fréquents et plus intenses. Cette situation met sous pression les villes et les infrastructures qui peinent à gérer des quantités d’eau inhabituelles.
Les zones urbaines, avec leurs surfaces imperméables telles que le béton et l’asphalte, empêchent l’absorption naturelle de l’eau par le sol. En l’absence d’espaces verts suffisants, l’eau de pluie ne peut s’infiltrer efficacement, ce qui entraîne des accumulations rapides d'eau de surface et accroît le risque d’inondations. De plus, les systèmes de drainage urbains sont souvent vieillissants, sous-dimensionnés ou mal entretenus, aggravant les effets des précipitations.
L'urbanisation rapide et non réglementée ajoute également à ce problème. Dans certaines villes en expansion, les constructions s’étendent sur des plaines inondables ou à proximité des rivières, rendant ces zones vulnérables en cas de crue. L’augmentation des constructions, souvent sans étude de risque ou plan de gestion durable des eaux, empêche les rivières et cours d’eau de déborder naturellement, entraînant des inondations soudaines et dévastatrices.
Face à ces défis, les décideurs doivent mettre en place des stratégies d’adaptation et de résilience. Cela inclut l’aménagement de zones inondables contrôlées, l’élargissement des espaces verts urbains, et la réhabilitation des systèmes de drainage. Les solutions basées sur la nature, comme la plantation de forêts urbaines et la restauration des zones humides, peuvent aussi réduire les risques. Cependant, ces efforts nécessitent une coopération internationale, des investissements conséquents et une sensibilisation accrue des populations urbaines.
Le risque d'inondations, s’il n’est pas pris en compte dès maintenant, continuera de peser sur les communautés urbaines, mettant en danger des millions de vies et causant des pertes économiques considérables. Il est essentiel d’agir de manière proactive et d’intégrer ces enjeux dans les politiques d’urbanisation et de développement.
-----Changement climatique, urbanisation... Le risque d'inondations pèse aussi sur la France
-----Le dérèglement climatique et une urbanisation excessive ont amplifié les conséquences de la goutte froide qui a touché l'Espagne cette semaine, provoquant d'importantes inondations et faisant plus de 200 morts, selon le dernier bilan établi par les autorités. L'Hexagone, qui compte quelque 5 500 kilomètres de littoral, n'est pas à l'abri de catastrophes similaires.,Pour la presse espagnole, il s'agit des "inondations du siècle". Si les épisodes méditerranéens comme celui qui a frappé cette semaine la région espagnole de Valence sont courants dans la zone, l'accumulation de certains facteurs a cependant amplifié le phénomène, le rendant particulièrement destructeur et meurtrier. Deux jours après la catastrophe, le dernier bilan des autorités dépasse les 200 morts, auxquels s'ajoutent de nombreux disparus. Parmi les paramètres amplificateurs, le réchauffement climatique et l'urbanisation des villes sont pointés du doigt.
Le bassin méditerranéen fait figure de "hot spot" du réchauffement climatique – une zone sensible de la planète qui se réchauffe plus vite, et donc un endroit où les effets du changement se font ressentir plus rapidement et plus intensément. Des précipitations et inondations d'une telle envergure pourraient ainsi survenir en d'autres endroits du pourtour méditerranéen, et notamment dans l'Hexagone. "Évidemment que l'on aura des épisodes comme celui-là à l’avenir en France", affirme le météorologue Gaël Musquet. "Évidemment que l’on aura des conséquences similaires."
-----Une combinaison de facteurs
La région de Valence est très exposée à la "Dana" – "Depresion Aislada en Niveles Alto", soit "dépression isolée en haute altitude" en français. Cet épisode météorologique, plus communément appelé "goutte froide", ne provoque pas systématiquement de catastrophe, il est même un phénomène normal en Méditerranée à cette période de l'année.
"C'est un phénomène observé depuis des décennies, et même depuis le XIe-XIIe siècle", explique Gaël Musquet, spécialiste de la prévention des catastrophes naturelles. "Sur la façade méditerranéenne, on a historiquement l’habitude d’avoir des périodes avec du gros temps, mais ce qui est particulier [dans le cas des précipitations survenues en Espagne cette semaine], c'est le caractère extrême de cet épisode", poursuit-il, rappelant qu'en quelques heures seulement, il est tombé sur la région de Valence l'équivalent d'une année de pluie.
-----Une première analyse partielle, réalisée jeudi par le réseau World Weather Attribution — un groupe de scientifiques internationaux étudiant le rôle du changement climatique dans les phénomènes météorologiques extrêmes — estime pour l'instant que le dérèglement climatique d'origine humaine a augmenté les précipitations en Espagne d'environ 12 % et a doublé la probabilité d'apparition d'une tempête aussi intense que le déluge qui s'est produit à Valence. En effet, pour chaque degré de réchauffement supplémentaire, l'atmosphère peut contenir 7 % de vapeur d'eau en plus — qui finit par se transformer en précipitations.
Par ailleurs, des températures anormales ont été relevées lors de la canicule marine observée en Méditerranée l'été dernier, ce qui a contribué à envoyer des masses d'air chaud et humide sur le pourtour méditerranéen, rendant plus probable des précipitations d'une telle ampleur.
Mais l'urbanisation a aussi sa part de responsabilité dans la catastrophe. "Avant, les populations n'habitaient pas là", explique Gaël Musquet. "Après les années 1950, de grands travaux ont été effectués pour protéger Valence – qui a d'ailleurs été épargnée lors des inondations. Mais on a urbanisé 90 kilomètres carrés autour de la ville, on a créé une vulnérabilité en allant détourner un fleuve de son lit et en urbanisant ensuite autour de ce fleuve."
"L'urbanisation aggrave la situation. L'eau, au lieu d'arriver dans des champs, des zones végétales avec des haies et des arbres qui peuvent la ralentir et favoriser son absorption, dévale des routes lisses, prend de la vitesse avec le débit et balaie les voitures et les habitations sur son passage."
-----Le sud de la France aussi
Une combinaison de facteurs qui menace également l'Hexagone. "La France n'est en aucun cas à l'abri d'un tel événement, qui peut frapper sur tout le pourtour méditerranéen", rappelle sur X le climatologue Christophe Cassou. "Diminuer les risques impose de réduire immédiatement nos émissions de gaz a effet de serre et de s'adapter en diminuant autant que possible le ruissellement", poursuit-il. Pour lui, si le réchauffement climatique n'a pas "créé" la dynamique de la goutte froide, il en amplifie en revanche les conséquences par les quantités de pluie déversées.
-----La France n'est en aucun cas a l'abri d'un tel événement qui peut frapper sur tout le pourtour méditerranéen. Diminuer les risques impose de réduire immédiatement nos émissions de gaz a effet de serre et de s'adapter en diminuant autant que possible le ruissellement.
— Christophe Cassou (@cassouman40) October 30, 2024
La France a déjà connu d'intenses (et souvent meurtriers) épisodes méditerranéens, notamment cévenols.
En 1959, lors de fortes intempéries dans la région de Saint-Raphaël et de Fréjus (Var), la rupture du barrage de Malpasset – qui, certes, présentait un défaut de construction – avait provoqué la mort de 400 personnes, dont la moitié d'enfants.
Or, "on a un barrage similaire à Aix-en-Provence (le barrage de Bimont, NDLR), qui présente la même construction et est aujourd'hui rempli au tiers", rappelle Gaël Musquet. "En cas de pluies intenses, ce barrage pourrait provoquer un accident qui inonderait l'agglomération d'Aix et provoquerait d'importants dégâts".
La vallée de la Vésubie, celle de la Roya, Mandelieu-la-Napoule, Sommières, Anduze, Nîmes, Vaison-la-Romaine... Autant de noms cités par le météorologue et constituant des zones à risques sur le pourtour méditerranéen.
"Sommières est un bon exemple de zone trop urbanisée", où une dépression comme celle qu'a connue l'Espagne dans la nuit du 29 au 30 octobre pourrait conduire aux mêmes conséquences désastreuses. Pour limiter les risques, cette ville du Gard a déjà pris des mesures. "Il y a une obligation d'avoir une pièce de survie à l’étage", explique Gaël Musquet, ajoutant que des ouvrages d'art ont dû être détruits, car ils accentuaient la vitesse de l'eau lors des épisodes cévenols, aggravant ainsi les inondations.
Dans d'autres villes, comme Nîmes ou Montpellier, l'urbanisation a participé à supprimer des garde-fous historiques, pensés par les anciens pour protéger les cités habitées. C'est notamment le cas des restanques, ces cultures en escaliers qui avaient le mérite de ralentir l'eau dévalant les pentes : celles-ci "ont été rasées et remplacées par des routes et des lotissements", déplore le météorologue. "La modernité a contribué à oublier ce que nos anciens avaient appris à maîtriser, ou à anticiper."
-----Se préparer et s'adapter
Le changement climatique et l'urbanisation étant des phénomènes globaux, d'autres zones en dehors du pourtour méditerranéen pourraient voir des événements climatiques prendre des proportions dantesques – cela a déjà été le cas, particulièrement sur la façade atlantique.
"La Vendée, où la commune de La Faute-sur-Mer a notamment été dévastée en 2010 par la tempête Xynthia, est un territoire qui a été asséché et présente de facto cette vulnérabilité", détaille Gaël Musquet.
Pour le météorologue, il faut donc se préparer et s'adapter. Si les récents épisodes méditerranées enregistrés en France n'ont pas été aussi meurtriers qu'en Espagne, c'est aussi, dit-il, "parce qu'on a eu des alertes, des collectivités qui se sont organisées, des personnes qui ne se sont pas mises en danger."
"Nous serons à la hauteur si nous arrivons à conjuguer la culture du risque, la responsabilité individuelle, les systèmes d’alerte et le bon entretien des barrages et des digues", conclut le spécialiste.
-----Tout savoir sur : Inondations
Une inondation est un phénomène lié aux chutes de pluie et aux crues, qui se manifeste par la submersion temporaire d’un espace sous l’eau. L’inondation est un des principaux risques naturels en France et en Europe. C’est aussi un des phénomènes climatiques qui cause le plus de dégâts.
Pour lutter contre les inondations, les pouvoirs publics ont recours à divers aménagements du territoire, comme des digues, des retenues d’eau ou des inondations artificielles. Par le passé, plusieurs inondations ont marqué les esprits, comme les grandes inondations de 2010 au Pakistan (plus de 1700 morts) ou celles de 2011 en Thaïlande (plus de 650 victimes). En France, c’est la crue de la Seine, survenue en 1910, qui est restée dans les mémoires, ainsi que les inondations de 2010 dans le Var, qui ont fait 26 morts.
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