Homme et vie - Environnement - Agriculture - Culture générale - Monde d'Animal
novembre 05, 2024
Homme et vie ( Est-ce que le cheval n'est pas un animal de compagnie ? )
=====Le cheval, noble et majestueux, a accompagné les humains depuis des millénaires dans des tâches diverses : travail agricole, transport, guerres, et loisirs. Mais cette relation unique nous amène à nous poser la question suivante : peut-on vraiment considérer le cheval comme un "animal de compagnie" au même titre qu'un chien ou un chat
1. Un animal de c
Les animaux de compagnie classiques comme les chats et les chiens vivent généralement dans nos maisons, partagent notre quotidien, et sont facilement intégrés dans nos foyers. En revanche, le cheval, de par sa taille et ses besoins spécifiques, ne peut pas être accueilli de cette manière. Il nécessite de grands espaces, des installations adaptées (écuries, pâturages), et des soins particuliers qui font de lui un compagnon différent, mais pas domestiqué au même degré.
2. Une relation plus distante mais
Les propriétaires de chevaux partagent souvent un lien profond avec leurs animaux. Le cheval est un compagnon avec qui l'on peut tisser des liens de confiance et de compréhension, mais qui exige un type de relation basé sur la communication et le respect de ses besoins naturels. Contrairement aux animaux de compagnie traditionnels, qui se plient plus facilement à notre mode de vie, le cheval garde une part de « liberté » due à sa nature grégaire et à ses instincts sauvages.
3. Des besoins spécifiques et
Contrairement aux animaux de compagnie traditionnels, les chevaux ont des besoins complexes en termes d'alimentation, d'espace et de soins. Ils maintiennent des pâturages, de l'exercice régulier, et des soins constants (maréchal-ferrant, vétérinaire, alimentation adaptée). Ces exigences font du cheval un compagnon exigeant et souvent coûteux, impliquant un investissement consi
4. Un lien
Les chevaux ne sont pas des animaux domestiques "au foyer", mais ils jouent néanmoins un rôle affectif fort pour leurs propriétaires. La relation entre un cavalier et son cheval est souvent empreinte d'émotions profondes, mais cette connexion diffère de celle que l'on peut avoir avec un chien ou un chat qui partage notre quotidien. La relation est marquée par le respect mutuel, l'attachement, et parfois même la dépendance, mais elle demeure plus distante et moins "familiale" dans le sens où nous n'habitons
5. Compagnon de sport
Pour beaucoup, le cheval est avant tout un compagnon de loisirs ou de sport. Les cavaliers passent de longues heures à s'entraîner, à entretenir leur cheval, et à vivre des expériences uniques (concours, randonnées). Cette relation est plus orientée vers l'activité en plein air et les objectifs partagés, plutôt que vers le simple lien de compagnie. Dans ce contexte, le cheval est davantage vu comme un partenaire de sport ou un animal de travail, mais il fait tout de même partie de la famille élargie pour ses propriétaires.
Conclusion : Un "compagnon", mais pas un "animal de compagnie" au soi
En somme, bien que le cheval occupe une place importante dans la vie de ses propriétaires, il est difficile de le classer parmi les animaux de compagnie traditionnels. Il est un compagnon de vie, de sport, et de partage, mais sa nature, ses besoins, et sa place physique et symbolique en font un animal à part. Le cheval incarne une relation unique, mais demeure avant tout un animal qui mérite de vivre dans un environnement adapté à sa nature et à ses instincts, loin de nos intérieurs et de nos habits.
=====Depuis quarante ans, ses spectacles reposent sur une parfaite harmonie entre des chevaux, leurs cavaliers et la musique. Pour y parvenir, Bartabas, fondateur du théâtre équestre Zingaro, a toujours privilégié une complicité respectueuse de ses montures près desquelles il vit au quotidien.
=====Écuyer, metteur en scène, scénographe et réalisateur, Bartabas le Furieux, comme il se surnomme, marche, pense et danse avec les chevaux. Au fil des années, l’homme a su tisser des relations de travail intimes, physiques, avec ces êtres qui le fascinent et qu’il a nommés Hidalgo, Zingaro, Chaparro, Quixote, Félix, Lautrec… Depuis son campement du fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où il vit avec ses chevaux et conçoit ses spectacles, il invente une nouvelle forme de théâtre équestre depuis maintenant plus de quatre décennies. Comme il l’écrit dans son autobiographie D'un cheval l'autre l’autre (Gallimard, 2020) : «Ici, pas de rôles ni de romances, personne ne se déguise en autre chose que lui-même. Ce sont de vrais gens et de vraies bêtes qui se jouent de la vie.»
=====Le cheval a été un compagnon dans la guerre comme dans la paix, un moyen de transport, de travail, mais le XXIe siècle sera celui où l’homme l’a abandonné. Les seuls espaces où le cheval existe encore dans nos vies sont le loisir et le sport. Il ne fait plus partie de notre quotidien, alors qu’il y a cinquante ans à peine, tout le monde avait une idée lointaine de comment soigner ou monter un cheval. Dans notre société où tout doit avoir une valeur, les races qui n’ont pas d’utilité économique disparaissent. Voilà pourquoi je défends toute discipline qui permettra au cheval de perdurer. Grâce aux courses, le pur-sang continue d’exister, par exemple. Par ailleurs, sacré paradoxe, les chevaux lourds comme l’ardennais, le boulonnais et le percheron, qui sont toujours un peu utilisés dans l’entretien des vignes et des forêts, et dans mes spectacles, auraient disparu depuis longtemps sans la boucherie chevaline.
=====Qu’est-ce que l’humain a perdu en s’éloignant des chevaux ?
Moi qui côtoie les chevaux tous les jours, je peux le dire : l’humain a beaucoup perdu. Grâce à eux, j’ai appris à écouter, à respecter l’autre, à le comprendre en observant son comportement. Aujourd’hui, on souffre collectivement de ne pas pouvoir entrer dans la culture des autres, dans la religion des autres. Vivre avec le cheval, c’est comprendre au-delà des langues, entrer dans un monde sans en avoir les clés. Il nous enseigne une rigueur, une écoute, un respect du travail. Le cheval m’a appris aussi à respecter mon instinct en tant qu’artiste. Quand je travaille avec eux, le matin, je n’analyse pas, je ne réfléchis pas, je sens ce qui marche ou non.
====Dans votre autobiographie, en parlant de votre relation à votre cheval Zingaro, vous écrivez : «Cette nuit-là, nous avons fait un pacte : j’allais contaminer son animalité et il allait me permettre d’exister parmi les hommes…» Que vouliez-vous dire par là ?
=====Le cheval est comme un miroir, un révélateur de ce que vous êtes. Il vous renvoie à ce que vous êtes capable de donner. Il n’y a pas de bons ou de mauvais chevaux, pas de bons ou de mauvais humains. Au théâtre Zingaro, je reçois des chevaux avec un passé. J’essaie de comprendre ce qu’ils ont vécu. Certains ont subi des actes répréhensibles et ont construit une carapace. Quand vous décidez de travailler avec un cheval, vous devez instaurer une complicité, un vocabulaire, une grammaire. Si vous êtes capable d’avoir un comportement brutal et dominateur, il vous renverra une image soumise ou révoltée. Si vous choisissez la sensibilité, l’amour, il vous renverra à la même chose. C’est cela, pour moi, l’art équestre.
=====J’ai travaillé vingt-cinq ans avec certains d’entre eux, alors que la retraite arrive souvent plutôt vers 15 ans dans les sports équestres. Mes vieux danseurs étoiles, j’aime les garder avec moi, même pour cinq minutes de spectacle. À la fin, c’est du cristal que l’on sort du box. Vous passez une vie à construire avec eux. Alors, quand ils vous quittent, vous perdez une partie de vous-même. Dans mon cas, je ne pourrai jamais plus retrouver qui j’étais avec Zingaro. Bien sûr, même si c’est ma passion, je ne suis pas dans la béate contemplation. Je fais très attention à garder un rapport de travail avec mes chevaux. C’est tous les jours un échange mutuel, rien n’est magique, tout est du travail. Pour moi, le cheval n’est pas un animal de compagnie : il ne doit pas entrer dans un état de dépendance. Je suis allé rendre visite à un cheval que j’avais mis à la retraite, il y a quelque temps. Il ne m’a pas reconnu, il était redevenu un simple cheval dans un pré. Au lieu de m’attrister, cela m’a réjoui. Je pense que c’est très important que mes chevaux ne me soient pas inféodés.
=====Comment abordez-vous un cheval qui n’a jamais été monté ?
En France, comme dans les pays du Maghreb, le cheval est une ressource rare et cela fait longtemps que nous versons dans l’éthologie [le dressage par l’étude du comportement animal], que des pays comme les États-Unis, où l’animal était jusqu’alors un outil de travail parmi les autres, découvrent seulement aujourd’hui. Le premier contact se fait ainsi. Le cheval arrive, tu commences à pied, tu l’observes, un rapport se crée les yeux dans les yeux. Quelque chose passe dans la voix, le son, sans phrases construites. Puis dans les déplacements. Et par la suite, le cheval te lit dans ton assiette, ton bassin, tes jambes. C’est plus qu’une mécanique, c’est une écoute. Je me sens au service de mes chevaux.
=====Vous vivez juste à côté de vos chevaux, votre caravane jouxte les box. Pourquoi ?
Parce qu’il faut que je sois là pour eux qui n’ont pas choisi d’être là. J’ai voulu les amener dans mon monde et j’en suis responsable. Un cheval, c’est comme un enfant de 5 ans qui peut renverser des choses dans son box, se coincer, se blesser si vous l’attachez mal, avoir peur. Pour moi, c’est un engagement de vie, de troupe. Même si je monte moins, j’ai besoin de ce dialogue du matin avec les chevaux, qui va me permettre d’avoir un rapport plus ou moins normal avec mes congénères le reste de la journée.
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