novembre 01, 2024

Homme et vie ( Selon vous, la chasse peut-elle être une activité "durable" ? )

Les chasseurs, le gouvernement français et la Commission européenne ont signé en mars un « Guide interprétatif pour une chasse durable ». Objectif : en finir avec les controverses récurrentes sur les conditions et les dates de la chasse. Environ 1 370 000 personnes chassent en Europe aujourd’hui. Jean-Louis Borloo a salué la signature de ce texte : « La chasse est au cœur de la gestion de nos territoires ruraux », a estimé le ministre de l’Environnement, après avoir annulé, fin février, l’interdiction de chasser la belette et la martre en France. Selon vous, la chasse peut-elle être une activité « durable » ? La chasse peut-elle être écolo ? Alors que la saison de chasse débute peu à peu partout en France, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) tient à rappeler le rôle de l’activité cynégétique dans la préservation de la biodiversité. Maintien et amélioration des habitats naturel de la faune, régulation des espèces, les quelque 1,3 millions de chasseurs du territoire français participeraient ainsi à la gestion de la nature. Les réflexions actuelles pour concilier chasse et développement durable s’appuient largement sur l’écologisation en tensions de cette pratique en France. La chasse-gestion hier proposée comme alternative à la chasse-cueillette, la promotion plus récente de la chasse écologique, puis les réflexions actuelles sur la chasse durable peuvent sans doute être considérées comme autant de stratégies défensives de la part des responsables cynégétiques, mais cette lecture nous paraît trop partielle. Pourquoi la chasse durable connaît-elle un tel succès auprès des responsables cynégétiques français et européens quelques années seulement après les succès électoraux du parti Chasse-Pêche-Nature-Traditions, auquel certains dirigeants cynégétiques avaient participé ? Comment situer la chasse durable par rapport au processus d’écologisation de la chasse ? La chasse peut être considérée comme une activité "durable" dans certains contextes, mais cela dépend de nombreux facteurs, dont la manière dont elle est pratiquée, les espèces chassées, et le cadre légal et éthique en place. Voici quelques éléments à considérer pour évaluer la durabilité de la chasse : 1. Gestion des populations animales La chasse peut contribuer à la gestion des populations d'animaux sauvages lorsque ces populations sont surveillées de près et que des quotas sont établis pour maintenir l’équilibre écologique. Par exemple, en régulant les espèces qui risquent de proliférer et de perturber les écosystèmes (comme les sangliers dans certaines régions), la chasse peut potentiellement être bénéfique pour la biodiversité. Cependant, si elle est pratiquée sans gestion rigoureuse, elle peut déséquilibrer les écosystèmes, épuiser les populations d'animaux et nuire à d’autres espèces par l’effet cascade. 2. Protection des espèces menacées Dans une démarche de durabilité, seules les espèces en populations stables et non menacées devraient être chassées. La chasse doit éviter les espèces vulnérables ou en déclin, sinon elle risque d'exacerber leur risque d'extinction. La chasse réglementée est parfois un moyen de recueillir des fonds pour la conservation, mais cela reste une approche controversée. 3. Rôle des traditions et de l'économie locale Dans certains cas, la chasse fait partie de la culture locale et contribue à l’économie, notamment dans les régions rurales. Elle peut être une source d'alimentation et de revenu, particulièrement dans des sociétés où elle est une pratique traditionnelle respectueuse de l’environnement. Une chasse durable pourrait ainsi tenir compte des besoins des communautés locales et respecter les cycles naturels. 4. Impact environnemental L'impact environnemental de la chasse dépend aussi des pratiques employées : le type d'équipement, le mode de transport, la gestion des habitats, etc. Des pratiques de chasse peu respectueuses de l'environnement, comme la chasse au trophée ou l'abandon de déchets, nuisent à la durabilité. Des pratiques encadrées et respectueuses de l’environnement (limitation des munitions en plomb, respect des habitats naturels, etc.) favorisent une approche plus durable. 5. Contrôle et suivi scientifique Pour être durable, la chasse doit être encadrée par des organismes de gestion de la faune qui assurent un suivi scientifique des populations et adaptent les réglementations en fonction de l’évolution des populations animales et des conditions écologiques. Conclusion La chasse peut être durable si elle est pratiquée de manière contrôlée, en tenant compte des limites écologiques, des principes de gestion de la faune, et des besoins des communautés locales. Une chasse respectant ces principes pourrait ainsi s'intégrer dans une approche plus large de conservation et de gestion durable des ressources naturelles.

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