ENVIRONNEMENT ( Comment peut-on démocratiser l'accès à la nature ? )

La fréquentation des espaces naturels est indispensable à notre équilibre. Pour les scientifiques, il s’agit même d’un besoin qui s’inscrit dans un enjeu de santé globale. Mais, pour beaucoup, c’est encore un luxe inaccessible.Dans un monde où 56 % de la population vit en zone urbaine (70 % à l’horizon 2050), les inégalités d’accès à la nature recoupent les inégalités sociales, souligne l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Villes et quartiers défavorisés disposent de moins d’espaces verts que les plus riches. Les Anglo-Saxons appellent cela le nature gap. Réduire les inégalités dans les villes A l’échelle mondiale, selon une étude parue dans le magazine scientifique Nature en 2022, les citadins des villes du Sud ont accès à trois fois moins d’espaces verts que ceux des villes du Nord. Réduire ces inégalités fait partie des objectifs du développement durable fixés par les Nations Unies. Les bienfaits de la nature sur la santé De nombreuses études lient l’augmentation des cas d’obésité, de dépression et de troubles de l’attention chez les jeunes à un «manque de nature». En 2020- 2021, l’expérience du confinement lors de l’épidémie de Covid-19 a mis l’accent sur les inégalités d’accès à la nature et l’impact négatif – en particulier sur la santé mentale – pour ceux qui en étaient privés.La recherche médicale est unanime : l’accès à la nature est primordial pour le développement infantile. Selon l’OMS, il améliore la santé respiratoire et renforce le système immunitaire. L’exposition au soleil protégerait même les enfants de la myopie. Des chercheurs de l’université de l’Illinois ont démontré dans une étude parue en 2019 que le simple fait de s’éloigner des écrans et de l’agitation urbaine pour se reconnecter à la nature améliore la capacité de concentration des jeunes.