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mai 20, 2025
HOMME ET VIE ( Fibrillation atriale )
Ce trouble cardiaque touche 1 million de Français : il peut favoriser le cancer, selon les chercheurs
En France, plus d’un million de personnes souffrent de fibrillation atriale, un trouble cardiaque de plus en plus courant, en particulier chez les plus de 65 ans. Longtemps considérée comme un simple facteur de risque cardiovasculaire, cette arythmie pourrait en réalité avoir des conséquences beaucoup plus graves qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Selon des études récentes, la fibrillation atriale serait associée à un risque accru de développer certains types de cancers.
Quels sont les liens entre ce trouble du rythme cardiaque et le cancer ? Qui est concerné ? Comment se protéger ? Décryptage d’un phénomène médical préoccupant mais encore trop méconnu du grand public.
Qu’est-ce que la fibrillation atriale ?
La fibrillation atriale (FA) est un trouble du rythme cardiaque qui se manifeste par une activité électrique anarchique des oreillettes (les cavités supérieures du cœur). Résultat : les battements du cœur deviennent irréguliers, parfois très rapides, et perdent leur efficacité à propulser le sang de manière optimale.
Cette arythmie peut être paroxystique (survient par crises), persistante (durée de plus de 7 jours) ou permanente (durable et non corrigée). Elle n’est pas toujours ressentie par le patient, mais peut provoquer des palpitations, une fatigue chronique, un essoufflement, ou encore des malaises.
La complication la plus redoutée reste l’accident vasculaire cérébral (AVC) : en raison de la stagnation du sang dans les oreillettes, des caillots peuvent se former, migrer vers le cerveau et entraîner un AVC potentiellement mortel ou handicapant.
Un trouble fréquent, en progression constante
Environ 1 million de Français sont actuellement atteints de fibrillation atriale, et ce chiffre devrait doubler d’ici 2050, selon les projections des cardiologues. Ce phénomène s’explique par le vieillissement de la population, mais aussi par des facteurs de risque en constante augmentation :
Hypertension artérielle
Diabète de type 2
Obésité
Apnée du sommeil
Consommation excessive d’alcool
Mode de vie sédentaire
Il s’agit aujourd’hui de la forme d’arythmie la plus fréquente en cardiologie.
Fibrillation atriale et cancer : un lien de plus en plus clair
Des études épidémiologiques récentes ont révélé un fait troublant : les patients atteints de fibrillation atriale présentent un risque plus élevé de développer un cancer, notamment dans les années qui suivent le diagnostic de l’arythmie.
Une vaste étude publiée dans le European Heart Journal a montré que les personnes souffrant de fibrillation atriale avaient un risque accru de 20 à 30 % de développer certains cancers, notamment :
Le cancer colorectal
Le cancer du poumon
Le cancer du sein
Le cancer de la prostate
D'autres études, notamment américaines, confirment que la FA pourrait être un marqueur précoce de la présence d’un cancer non encore diagnostiqué.
Pourquoi la fibrillation atriale favorise-t-elle le cancer ?
Plusieurs hypothèses biologiques tentent d’expliquer ce lien :
L’inflammation chronique : la fibrillation atriale s’accompagne d’un état inflammatoire généralisé, un terrain favorable au développement de cellules cancéreuses.
La formation de caillots et la perturbation de la circulation : une mauvaise oxygénation des tissus et l’activation des mécanismes de coagulation pourraient favoriser la croissance tumorale.
Des facteurs de risque communs : obésité, tabagisme, diabète, sédentarité... Ces éléments augmentent aussi bien le risque de FA que celui de développer un cancer.
Une surveillance médicale accrue : les patients souffrant de FA sont souvent suivis de près par le corps médical, ce qui peut conduire à une détection plus rapide de cancers sous-jacents.
Quels sont les patients les plus à risque ?
Le profil typique du patient concerné est :
Un homme ou une femme de plus de 65 ans
Ayant des antécédents d’hypertension, d’insuffisance cardiaque ou de diabète
En surpoids ou obèse
Sédentaire
Parfois fumeur ou ancien fumeur
Mais la fibrillation atriale peut également toucher des personnes plus jeunes, notamment en cas de prédisposition génétique, de consommation excessive d’alcool ou de certaines maladies thyroïdiennes.
Faut-il dépister un cancer lorsqu'on découvre une fibrillation atriale ?
La question se pose de plus en plus chez les cardiologues et les oncologues. Si la découverte d’une fibrillation atriale n’implique pas automatiquement la présence d’un cancer, il peut être pertinent de réaliser un bilan de santé approfondi, surtout si le patient présente d’autres facteurs de risque oncologique.
Les examens à envisager peuvent inclure :
Une prise de sang complète
Un dépistage du cancer colorectal (coloscopie ou test immunologique)
Une mammographie chez les femmes
Une imagerie thoracique chez les fumeurs
Une échographie abdominale en cas de suspicion
L’objectif n’est pas d’inquiéter inutilement, mais d’adopter une approche préventive.
Comment réduire le risque de fibrillation atriale et de cancer ?
Bonne nouvelle : les mêmes mesures hygiéno-diététiques peuvent réduire à la fois le risque de développer une fibrillation atriale et celui de certains cancers. Voici quelques conseils clés :
Adopter une alimentation équilibrée (régime méditerranéen riche en fruits, légumes, poisson et huile d’olive)
Faire de l’exercice physique régulièrement (30 minutes par jour au minimum)
Limiter l’alcool et arrêter de fumer
Surveiller sa tension artérielle et son taux de sucre dans le sang
Perdre du poids en cas de surpoids ou d’obésité
Dormir suffisamment et dépister les troubles du sommeil (notamment l’apnée)
Conclusion : un enjeu de santé publique majeur
La fibrillation atriale, ce trouble cardiaque qui touche aujourd’hui plus d’un million de Français, ne doit pas être considéré comme bénin. Au-delà des risques d’AVC et d’insuffisance cardiaque, les liens établis entre la FA et le cancer doivent alerter les professionnels de santé et inciter les patients à ne pas négliger leurs symptômes.
Un dépistage précoce, une prise en charge rigoureuse et un mode de vie sain sont les meilleures armes pour réduire les risques et préserver sa santé à long terme.
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