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juin 05, 2025
HOMME ET VIE ( Des chercheurs découvrent la vraie cause de la goutte (ce n'est pas du tout ce qu'on pensait) )
La goutte est une maladie articulaire douloureuse et invalidante, souvent associée à une alimentation riche et à une consommation excessive d’alcool. Longtemps attribuée à des excès alimentaires, elle est aujourd’hui revisitée par la science. Une étude récente vient bouleverser les idées reçues : la véritable cause de la goutte pourrait ne pas être celle que nous pensions. Les chercheurs ont identifié un nouveau mécanisme biologique à l'origine de cette pathologie, ouvrant la voie à des traitements plus ciblés et plus efficaces.
Qu’est-ce que la goutte ?
La goutte est une forme d’arthrite inflammatoire causée par une accumulation d’acide urique dans le sang. Cet excès entraîne la formation de cristaux d’urate monosodique, qui se déposent dans les articulations, provoquant des douleurs intenses, une inflammation et parfois une rougeur locale. Elle touche principalement l’articulation du gros orteil, mais peut aussi affecter les chevilles, les genoux, les poignets et les doigts.
Historiquement, la goutte a été surnommée « la maladie des rois », en raison de son lien supposé avec une alimentation riche en viandes, abats, fruits de mer, et boissons alcoolisées.
Ce que l’on pensait être la cause principale
Jusqu’à récemment, la communauté médicale considérait que l’hyperuricémie (taux élevé d’acide urique dans le sang) était directement liée à des habitudes alimentaires. Les recommandations classiques pour prévenir ou traiter la goutte se concentraient sur l’évitement de certains aliments riches en purines, la perte de poids, la modération de la consommation d’alcool et une hydratation abondante.
Cependant, ces approches ne fonctionnaient pas toujours, et certains patients développent la goutte malgré une alimentation saine. C’est ce paradoxe qui a poussé les chercheurs à creuser plus loin.
La nouvelle découverte : un rôle clé des bactéries intestinales
Une étude internationale publiée dans Nature Microbiology en 2025 a révélé un lien fort entre la goutte et le microbiote intestinal. Les chercheurs ont découvert que certains déséquilibres dans la flore intestinale — appelés « dysbioses » — joueraient un rôle central dans l’apparition et l’aggravation de la goutte.
Que dit l’étude ?
Les chercheurs ont comparé les échantillons de selles de 700 patients souffrant de la goutte à ceux de 300 individus sains. Ils ont constaté une absence marquée de certaines bactéries intestinales capables de métaboliser l’acide urique. En particulier, le genre bactérien Faecalibacterium, connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et son rôle dans le métabolisme de l’acide urique, était significativement réduit chez les personnes atteintes de goutte.
Ce que cela signifie
Autrement dit, la cause profonde de la goutte pourrait résider dans un intestin déséquilibré. Lorsque certaines bactéries bénéfiques sont absentes, l’élimination naturelle de l’acide urique devient moins efficace, ce qui favorise son accumulation dans le sang — et donc, les crises de goutte.
Une révolution dans la prise en charge de la goutte
Cette découverte change la donne. Si le déséquilibre du microbiote est une cause majeure, cela signifie que la goutte pourrait être traitée non seulement par des médicaments uricémiques, mais aussi par des interventions ciblant l’intestin.
De nouvelles pistes thérapeutiques
Les chercheurs envisagent plusieurs options :
Probiotiques spécifiques : des souches bactériennes capables de restaurer un microbiote équilibré.
Prébiotiques : des fibres alimentaires qui favorisent la croissance des bonnes bactéries.
Transplantation fécale : une option expérimentale consistant à introduire le microbiote d’un donneur sain.
Alimentation personnalisée : un régime adapté visant à moduler favorablement la composition bactérienne intestinale.
Ces approches permettraient de réduire durablement le taux d’acide urique sans dépendre uniquement de médicaments aux effets secondaires parfois lourds.
Le rôle de la génétique confirmé
Parallèlement, une autre partie de l’étude a confirmé l’importance de la génétique. Certains individus possèdent des variants de gènes qui réduisent la capacité des reins à éliminer l’acide urique. Ces personnes sont plus vulnérables, indépendamment de leur alimentation. Le facteur génétique combiné au déséquilibre du microbiote pourrait expliquer pourquoi certaines personnes développent la goutte même avec un mode de vie sain.
Les idées reçues à revoir
Cette découverte remet en question plusieurs stéréotypes courants :
Non, la goutte n’est pas toujours due à une mauvaise alimentation.
Une alimentation riche en purines peut aggraver la goutte, mais elle n’en est pas toujours la cause principale.
Oui, un intestin en mauvaise santé peut favoriser la maladie.
Le microbiote joue un rôle crucial dans de nombreuses maladies chroniques, et la goutte en fait désormais partie.
Oui, il est possible de prévenir ou traiter la goutte autrement.
Des solutions nouvelles, centrées sur l’intestin et la prévention personnalisée, pourraient bientôt compléter ou remplacer les traitements actuels.
Que faire si vous souffrez de la goutte ?
Face à cette nouvelle compréhension, voici les recommandations actualisées :
Consultez un spécialiste pour effectuer un bilan de votre microbiote intestinal.
Adoptez une alimentation variée et riche en fibres, qui nourrit les bactéries bénéfiques.
Évitez les antibiotiques inutiles, qui détruisent le microbiote.
Privilégiez les aliments fermentés (kéfir, yaourt, choucroute, miso), riches en probiotiques naturels.
Surveillez votre taux d’acide urique avec l’aide de votre médecin traitant.
Conclusion
La découverte récente du rôle central du microbiote intestinal dans la goutte bouleverse les connaissances médicales traditionnelles. Alors qu’on pensait que la goutte était essentiellement causée par les excès alimentaires, la science nous montre aujourd’hui une toute autre réalité : nos bactéries intestinales, ces « microbes amis », jouent un rôle clé dans le contrôle de l’acide urique.
Cette avancée ouvre la voie à une médecine plus personnalisée, fondée sur la prévention et le soin de l’intestin. Un nouvel espoir pour les millions de personnes touchées par la goutte dans le monde.
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