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juin 02, 2025
HOMME ET LA VIE ( ADN bactérie dévoreuse de chair )
L'ADN d'une bactérie dévoreuse de chair permet de réécrire l'histoire de la lèpre en Amérique
-Introduction
Depuis des siècles, la lèpre, ou maladie de Hansen, a été entourée de mystères et de stigmatisation. Longtemps considérée comme une maladie biblique venue d’Europe, son histoire en Amérique vient d’être bouleversée par une découverte scientifique étonnante. En analysant l'ADN d'une bactérie dévoreuse de chair, des chercheurs ont retracé une nouvelle chronologie de l’arrivée et de la circulation de la lèpre sur le continent américain, révélant des vérités longtemps enfouies.
-Qu'est-ce que la lèpre ?
La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée principalement par Mycobacterium leprae. Elle affecte la peau, les nerfs périphériques, les muqueuses respiratoires et les yeux. Contrairement aux idées reçues, elle est peu contagieuse et se soigne aujourd’hui efficacement grâce à une polythérapie antibiotique.
-Une nouvelle piste grâce à l’ADN bactérien
L’origine géographique de la lèpre en Amérique a toujours fait débat. Était-elle introduite par les Européens lors de la colonisation ? Existait-elle déjà chez les peuples autochtones ?
Une récente étude génétique menée sur des restes humains anciens, dans lesquels on a détecté une souche bactérienne apparentée à une mycobactérie dévoreuse de chair, a apporté un élément révolutionnaire : une souche ancienne, liée mais distincte de Mycobacterium leprae, était déjà présente bien avant l’arrivée des conquistadors.
-Qu’est-ce qu’une bactérie “dévoreuse de chair” ?
Le terme “bactérie dévoreuse de chair” désigne généralement des micro-organismes capables de provoquer des infections nécrosantes, comme certaines formes de fasciites. Ces bactéries, comme certaines souches de Streptococcus pyogenes ou de Mycobacterium ulcerans, peuvent provoquer des lésions massives.
Dans le cas de la lèpre, ce sont des souches mycobactériennes proches de M. leprae qui ont attiré l’attention des scientifiques. L’une d’elles, M. lepromatosis, découverte plus récemment, est également responsable de formes sévères de lèpre.
-Des analyses ADN sur des squelettes anciens
Des chercheurs en génomique et paléopathologie ont étudié les ossements d’individus retrouvés dans des sépultures précolombiennes (datant d’avant 1492), notamment au Mexique et au Brésil.
À la surprise générale, ils ont identifié des traces d’ADN bactérien compatibles avec des mycobactéries proches de M. leprae, montrant que la maladie était présente sur le continent bien avant les Européens.
Implication de Mycobacterium lepromatosis
Une des découvertes majeures concerne une espèce voisine de M. leprae, nommée Mycobacterium lepromatosis, identifiée pour la première fois au Mexique en 2008.
Cette souche est plus agressive, provoque des formes de lèpre dites lépromateuses diffuses (avec infiltration cutanée massive), et est soupçonnée d’avoir évolué indépendamment pendant des siècles en Amérique centrale.
Cette souche, retrouvée dans des restes anciens et toujours présente aujourd’hui chez certains patients, réécrit le récit classique : la lèpre n’aurait pas été simplement “importée” d’Europe mais aurait aussi évolué localement.
Un tournant dans l’histoire médicale de l’Amérique
Ces découvertes poussent à reconsidérer l’impact réel des maladies européennes sur les populations autochtones. Si certaines épidémies comme la variole, la rougeole ou la grippe ont été introduites lors de la colonisation, la lèpre pourrait faire exception.
Elle aurait ainsi circulé indépendamment, et peut-être même influencé certaines traditions médicales ou spirituelles des civilisations précolombiennes.
Conséquences pour la recherche moderne
Cette avancée a plusieurs implications majeures :
1. Une meilleure compréhension de l’évolution des souches
En comparant les génomes anciens et actuels, les chercheurs peuvent observer l’évolution adaptative de la bactérie dans différents environnements humains.
2. Amélioration du diagnostic différentiel
M. lepromatosis et M. leprae provoquent des formes différentes de la maladie. La reconnaissance génétique des deux souches permet de mieux adapter les traitements.
3. Prévention chez les animaux réservoirs
Des animaux comme les tatous au Brésil ou dans le sud des États-Unis sont porteurs naturels de Mycobacterium leprae ou lepromatosis. Comprendre cette transmission zoonotique est crucial pour la prévention.
Comment ces recherches ont-elles été menées ?
La paléogénétique, qui permet d’analyser l’ADN ancien (humain ou pathogène), a joué un rôle central. À l’aide de techniques d’extraction ADN ultra-sensibles et de séquençage à haut débit, les chercheurs ont pu reconstituer des fragments complets du génome de la bactérie.
Ces fragments ont ensuite été comparés à des bases de données modernes pour identifier les espèces et leurs liens évolutifs.
Le rôle des technologies modernes
L’analyse de l’ADN bactérien ancien n’aurait pas été possible sans :
Le séquençage de nouvelle génération (NGS).
L’usage de laboratoires stériles de paléogénétique.
L’intelligence artificielle pour modéliser les arbres phylogénétiques.
Grâce à cela, les chercheurs ont pu dater avec précision l’apparition de certaines mutations génétiques et tracer des migrations anciennes des bactéries entre les continents.
Et aujourd’hui, où en est la lèpre ?
Bien que souvent perçue comme une maladie du passé, la lèpre touche encore environ 200 000 personnes chaque année dans le monde, surtout en Inde, au Brésil, en Afrique et en Asie du Sud-Est.
En Amérique, quelques cas sont encore déclarés chaque année, principalement dans des zones rurales. Grâce à la recherche, le diagnostic est plus rapide, et les traitements sont efficaces s’ils sont pris tôt.
Conclusion : Réécriture d’une épidémie oubliée
La découverte de l’ADN d’une bactérie dévoreuse de chair dans des ossements anciens bouleverse notre compréhension de la lèpre en Amérique. Loin d’être seulement une maladie “importée”, elle aurait déjà existé dans certaines régions d’Amérique latine, évoluant sous une forme endémique propre à ce continent.
Cette avancée scientifique montre à quel point l’histoire de la médecine est vivante, évolutive, et intimement liée à la génétique. Grâce aux progrès de la paléogénomique, d’autres récits médicaux anciens pourraient bientôt être réécrits, révélant de nouvelles vérités sur les liens entre l’homme, la maladie… et le temps.
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