octobre 09, 2024

Monde animal Les hyènes 2em episode

Comment un œil non expert peut-il distinguer une hyène femelle d'un mâle ? » est une question que nous recevons régulièrement. Les femelles hyènes tachetées « ont un clitoris allongé qui ressemble beaucoup au pénis d'un mâle », explique Sarah Benson-Amram, zoologiste à l'université du Wyoming. Ces pseudo-pénis ou pseudophallus, comme on les appelle, sont associés à des « testicules », qui sont en fait des lèvres fusionnées remplies de tissu adipeux. Alors, comment un non-averti peut-il distinguer les hyènes tachetées femelles des mâles ? Voici un conseil. Les hyènes des deux sexes ont des érections lorsqu'elles se saluent dans une parade amoureuse, explique Benson-Amram. « Si l'extrémité du phallus en érection est pointue, il s'agit d'un mâle ; si elle est émoussée et droite, il s'agit d'une femelle. » Heribert Hofer, de l'Institut Leibniz pour la recherche sur les zoos et les animaux sauvages, note qu'il existe une autre manière de les distinguer. « Les femelles peuvent également être reconnues sans ambiguïté lorsqu'elles donnent naissance à des petits, car elles présentent des mamelles proéminentes. » Les hyènes, impitoyables dès la naissance La taille du corps peut parfois aider, ajoute Benson-Amran. Les femelles sont plus grandes et l'estomac des mâles se courbe vers le haut à la jonction des pattes arrière. Et puis, ces pseudo-pénis ne sont pas là pour faire joli : les femelles donnent naissance par cet appendice, qui « doit se déchirer lorsque le premier petit passe », explique Benson-Amran. Une cicatrice rose due à une déchirure indique également qu'il s'agit d'une femelle. TENDRE L'OREILLE Le sexe peut être difficile à déterminer chez de nombreux animaux, et la taille n'est généralement pas « un indicateur très fiable », explique Hofer. Par exemple, chez de nombreuses espèces monogames, comme les canidés ou les équidés, les mâles et les femelles sont de la même taille. Les couleurs vives ou les ornements se retrouvent souvent chez les espèces où les mâles sont en compétition pour obtenir les faveurs d'une femelle, notamment les élans ou les paons. 02animalssex Les damans du Cap mâles et femelles (ici un individu photographié au Cap de Bonne Espérance, en Afrique du Sud) se ressemblent beaucoup, mais les mâles ont une particularité qui les distingue : ils chantent. PHOTOGRAPHIE DE Ulrich Doering, Alamy Étant donné que les espèces vivant en couple ne se font pas autant concurrence, « il est moins nécessaire, du point de vue de l'évolution, de montrer des traits sexuels spécifiques », explique Amiyaal Ilany, chercheur postdoctorant à l'université de Pennsylvanie. Ilany étudie le daman du Cap, un mammifère africain ressemblant à un rongeur, qui n'est pas monogame mais dont les sexes se ressemblent. La seule différence physique est que les mâles sont légèrement plus grands, explique Ilany. Mais l'apparence ne fait pas tout. Pour savoir qui est qui chez les damans du Cap, il faut tendre l'oreille : les mâles chantent pour attirer les femelles, tandis que les femelles ne chantent pas du tout. Les femelles peuvent choisir les mâles en écoutant leurs chants, une façon pour les mâles de se montrer sans avoir besoin de couleurs voyantes. SE FIER À L'ODORAT La plupart des serpents sont difficiles à distinguer sexuellement, explique par courriel Robert Espinoza, biologiste à l'université d'État de Californie à Northridge. « C'est peut-être parce qu'ils se fient davantage à leur odorat pour trouver un partenaire qu'à des indices visuels », explique-t-il. 04animalsex Un lézard de lave femelle arbore de jolies couleurs pendant la période de reproduction, dans les îles Galápagos. PHOTOGRAPHIE DE Tui De Ray, Corbis Pour de nombreux lézards également, il « peut être presque impossible ou du moins très difficile de différencier un mâle d'une femelle ». Chez d'autres espèces, cependant, ils sont si différents que l'on pensait à l'origine que les mâles et les femelles appartenaient à des espèces différentes. C'est le cas du lézard de lave d'Amérique du Sud. Les femelles de cette espèce sont colorées, mais les mâles semblent sortir d'une soirée de peinture corporelle. De nombreuses espèces changent également de sexe au cours de leur vie, en particulier chez les poissons. C'est le cas du mérou rayé, qui naît femelle avant de devenir mâle. En résumé : si vous rencontrez un animal sauvage, ne dites pas « Bonjour monsieur » ou « Bonjour madame ». Dites simplement « Salut ! ». Sauf s'il s'agit d'un taureau. Vous voyez ? C'est un peu compliqué. Et si les femelles étaient programmées pour dominer ? L’espèce humaine a développé un système patriarcal au fil des siècles mais dans bien des espèces animales, c’est la femelle qui soumet le mâle. Le fonctionnement des hyènes illustre parfaitement cette idée. Chez cette espèce, le mâle est totalement soumis et dominé, même par les femelles naissantes. SooCurious vous explique pourquoi ce prédateur de la savane fonctionne ainsi. Comme les lions ou les éléphants, les hyènes fonctionnent en meute. Cet animal qui ressemble à un « gros chien » et qui peut être rayé ou tacheté, vit dans la savane africaine. Le fonctionnement hiérarchique, comme pour les deux autres espèces citées, est le suivant : la meute comporte un individu dominant, à savoir une femelle. Cela s’explique déjà physiquement. Les femelles hyènes sont plus grosses et plus fortes que les mâles (elles peuvent mesurer jusqu’à 1,65 mètre et peser près de 80 kilos). Caractéristique plus étonnante, les hyènes femelles ont un clitoris extrêmement développé qui ressemble à un pénis. Elles produisent également beaucoup de testostérone. Cela a longtemps laissé penser qu’il n’y avait pas de femelles chez les hyènes. De fait, l’anatomie de la femelle hyène fait qu’elle est plus puissante et musclée que le mâle, plus petit et faible. Cette domination s’observe aussi dans la vie quotidienne de la meute. Ce fait peut surprendre ou faire sourire, pourtant c’est la réalité : même la dernière des femelles nées dans la meute aura plus de pouvoir et d’importance qu’un mâle dans la force de l’âge. Ces derniers ne sont vus que comme des reproducteurs et sont souvent maltraités. Au contraire, la femelle a un rôle clé dans le groupe. C’est elle qui régit la meute et choisit les proies. Tous les membres doivent se soumettre en lui montrant leurs parties génitales. Lors du repas (généralement des carcasses volées à d’autres), la femelle dominante se sert en premier et peut exiger la part de n’importe quel membre. Les mâles ne mangent qu’après les femelles et ont une attitude craintive en baissant les épaules et la tête. Concernant le choix de la femelle « alpha » (dominante), la domination est héréditaire. Une dominante donnera naissance à une future dominante. Dans une portée, cette dernière tue les autres femelles. C’est assez cruel mais c’est ainsi que la reine s’impose. Chez la plupart des espèces de mammifères supérieurs, il semblerait que le matriarcat soit le modèle type. Lire aussi Retour sur le 23 janvier 1556, considéré comme le jour le plus meurtrier de l’histoire Le matriarcat est le modèle reproducteur commun dans beaucoup d’espèces. Il fut un temps où ce modèle était en vigueur chez les humains. Selon l’anthropologue américaine Margaret Mead, le rôle de la femme est « un fait biologique ». Chez les hyènes, ce système perdure et est même plus fort que chez les lions ou les éléphants. Même chez les bonobos, un de nos plus proches cousins, le mode social est matriarcal. Cela fait réfléchir…

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